En balades, ma collecte d’images dépend des sources que je trouve dans mon milieu vital et dans un temps donné. Les traces me passionnent. Depuis celles que laisse mon pinceau sur mes grands papiers préparés, en passant par celles que j’emprunte aux souches et aux accidents des pierres… Je traque l’envers du décor, je recherche la beauté et l’étrangeté de la banalité. Je donne ensuite à voir, lire ou écouter mes moissons retravaillées dans les épisodes de mon journal de paysages, dans des balades performées, dessinées et photographiées, dans des installations vidéo et audio ; ou dans des pièces en 2D qui glissent entre peinture et dessin, monotypes ou tempera Histoires longuement construites ou instantanés, les traces d'instants fugitifs, de mouvements en développement ou de vies dépassées modèlent mon présent pour dessiner le futur
Plasticienne, plus qu’un métier, c’est un mode de vie.
Formée à la Head à Genève, Jeanne Schmid débute sa carrière avec un travail de sculpture et installation. Sa démarche se fonde sur la ligne comme possibilité de définition de l’espace. Expositions, concours et résidences l’entraînent à travers l’Europe, mais vers 35 ans, elle est renversée par une voiture et abandonnée sur la chaussée.
Rupture ...
Après plusieurs années à la recherche d’un nouveau sens à sa vie, Jeanne Schmid va définir un vocabulaire plastique où interviendront la photo, la vidéo, et le travail audio.
Petit à petit, elle retrouvera le goût de la matière, et développera un travail sur papier qu’elle situe elle-même entre dessin et peinture. Attentive à réduire son empreinte écologique, l’artiste élabore ses propres techniques à base de pigments naturels. Ses recherches actuelles l’amènent à envisager ses productions comme autant d’éléments constitutifs de nouvelles scénographies. Comme une manière d’inscription dans l’espace qui la rapproche de la sculpture.
Expo solo
Galerie Artemis, Corcelles-Cormondrèche /Neuchâtel
octobre-novembre 2021
Une semaine de recherche artistique au musée Jenisch, Vevey
25 artistes interviennent sur une oeuvre choisie dans les collections du musée de Montreux
14 mai - 6 novembre 2022
En atelier mes gestes et mes postures me fournissent la matière de mes images. Mes dessins à l’encre de chine tendent à mettre en évidence l’énergie du geste. Les images commencent avec l’état de concentration essentiel à chaque étape de la préparation, et se matérialisent dans les mouvements de mon corps qui accompagnent ceux du pinceau. De la préparation du papier à la fabrication des châssis, en passant par celle des couleurs ; les peintures à la tempera quant à elles, cartographient mes errances et mes tâtonnements… Elles se construisent autour des associations de matériaux d’où sont issues mes couleurs, et sont les témoignages des nombreuses étapes qui conduisent aux objets terminés.